Une manière parmi d'autres d'envisager l'écoute comparée en éducation musicale
Dans mon collège tout numérique, pas de tablettes disponibles ce matin-là. Le réseau est lent. Il me reste trop peu de temps pour l'activité prévue au départ. Devant mes élèves de 5èmes bouillonnant d'idées mais peu loquaces en mode frontal, je tente ce que j'appelle l'écoute négociée, en référence à la dictée négociée qui me traverse l'esprit à ce moment précis du cours.
La dictée négociée est une façon coopérative d'impliquer les élèves dans la relecture, la construction grammaticale, l'appropriation des règles orthographiques.
Une des manière de la réaliser : une fois la dictée effectuée par le professeur, les élèves se mettent en petits groupes et comparent leurs écrits. En discutant, argumentant, ils se mettent d'accord sur une version commune de la dictée à réécrire ensemble par la voie de leur secrétaire de groupe. Ensuite vient le temps de la restitution, nouvelle phase de correction négociée où un élève de chaque groupe vient présenter une phrase devant la classe, les autres groupes réagissant aux propositions présentées (cf. Un exemple de 2004 à regarder ici).
Je tente le même principe pour comparer deux extraits musicaux de même genre, même structure, mais d'époques différentes. Avant de lancer les deux écoutes, je pose la question suivante :
"A votre avis, lequel de ces deux extraits est le plus récent ? "
Je demande aux élèves de se mettre en petits groupes, de choisir un porte-parole et de chercher au moins deux arguments qui permettent de déterminer lequel des deux extraits est le plus récent. Le porte-parole doit participer à l'argumentaire, il n'attend pas passivement que les discussions aient eu lieu.
Concrètement, je donne un temps limité pour que les élèves se mettent d'accord. Puis vient rapidement le temps de la restitution en groupe classe. Le porte-parole de chaque groupe expose deux arguments de son groupe permettant de justifier le choix de l'extrait le plus récent.
Pour le premier tour, chaque argument doit être entendu. Si deux groupes ont le même argument, ce qui arrive fréquemment, le porte-parole suivant ne se contente pas de dire "ben nous, c'est pareil ! ", mais reformule l'argument avec ses propres mots.
A partir de là, on peut imaginer plusieurs suites possibles. Certains arguments ne sont pas perçus comme étant valables par tous les groupes. Les élèves peuvent alors réagir lors d'un second tour et un débat peut être lancé. On peut organiser aussi des joutes oratoires !
On peut également synthétiser les arguments du groupe classe, permettant de justifier qu'un extrait semble plus récent qu'un autre.
J'ai retenté l'expérience dans d'autres classes : l'implication des élèves est réelle. Ils se sentent plus à l'aise de préparer leurs arguments entre eux avant de les présenter. Ils utilisent leurs connaissances, leur culture personnelle, leur expérience en cours, leur créativité pour réfléchir.
J'ai trouvé les élèves très attentifs aux extraits, cherchant des indices dans la musique pour mieux argumenter. J'ai observé un peu la même réaction que lorsque les élèves travaillent en îlot, chacun à leur rythme, à ceci près que l'activité très courte et la tâche unique a permis à tous les élèves de se mettre plus rapidement au travail. Sur 6 classes, un seul groupe n'a pas réussi à se mettre d'accord sur un argument lors de la première tentative.
Suivant les classes, nous avons choisi des formules différentes, par exemple : "une minute pour trouver un argument", ou préparer une "battle d'arguments". On peut aussi imaginer par la suite que les élèves préparent eux -mêmes des extraits à faire comparer à la classe. Rien n'est figé, tout reste ouvert.
Voilà donc cette toute petite expérience en mode "système D" présentée ici, sans aucune autre prétention que de la partager.
Dans mon collège tout numérique, pas de tablettes disponibles ce matin-là. Le réseau est lent. Il me reste trop peu de temps pour l'activité prévue au départ. Devant mes élèves de 5èmes bouillonnant d'idées mais peu loquaces en mode frontal, je tente ce que j'appelle l'écoute négociée, en référence à la dictée négociée qui me traverse l'esprit à ce moment précis du cours.
La dictée négociée est une façon coopérative d'impliquer les élèves dans la relecture, la construction grammaticale, l'appropriation des règles orthographiques.
Une des manière de la réaliser : une fois la dictée effectuée par le professeur, les élèves se mettent en petits groupes et comparent leurs écrits. En discutant, argumentant, ils se mettent d'accord sur une version commune de la dictée à réécrire ensemble par la voie de leur secrétaire de groupe. Ensuite vient le temps de la restitution, nouvelle phase de correction négociée où un élève de chaque groupe vient présenter une phrase devant la classe, les autres groupes réagissant aux propositions présentées (cf. Un exemple de 2004 à regarder ici).
Je tente le même principe pour comparer deux extraits musicaux de même genre, même structure, mais d'époques différentes. Avant de lancer les deux écoutes, je pose la question suivante :
"A votre avis, lequel de ces deux extraits est le plus récent ? "
Je demande aux élèves de se mettre en petits groupes, de choisir un porte-parole et de chercher au moins deux arguments qui permettent de déterminer lequel des deux extraits est le plus récent. Le porte-parole doit participer à l'argumentaire, il n'attend pas passivement que les discussions aient eu lieu.
Concrètement, je donne un temps limité pour que les élèves se mettent d'accord. Puis vient rapidement le temps de la restitution en groupe classe. Le porte-parole de chaque groupe expose deux arguments de son groupe permettant de justifier le choix de l'extrait le plus récent.
Pour le premier tour, chaque argument doit être entendu. Si deux groupes ont le même argument, ce qui arrive fréquemment, le porte-parole suivant ne se contente pas de dire "ben nous, c'est pareil ! ", mais reformule l'argument avec ses propres mots.
A partir de là, on peut imaginer plusieurs suites possibles. Certains arguments ne sont pas perçus comme étant valables par tous les groupes. Les élèves peuvent alors réagir lors d'un second tour et un débat peut être lancé. On peut organiser aussi des joutes oratoires !
On peut également synthétiser les arguments du groupe classe, permettant de justifier qu'un extrait semble plus récent qu'un autre.
J'ai retenté l'expérience dans d'autres classes : l'implication des élèves est réelle. Ils se sentent plus à l'aise de préparer leurs arguments entre eux avant de les présenter. Ils utilisent leurs connaissances, leur culture personnelle, leur expérience en cours, leur créativité pour réfléchir.
J'ai trouvé les élèves très attentifs aux extraits, cherchant des indices dans la musique pour mieux argumenter. J'ai observé un peu la même réaction que lorsque les élèves travaillent en îlot, chacun à leur rythme, à ceci près que l'activité très courte et la tâche unique a permis à tous les élèves de se mettre plus rapidement au travail. Sur 6 classes, un seul groupe n'a pas réussi à se mettre d'accord sur un argument lors de la première tentative.
Suivant les classes, nous avons choisi des formules différentes, par exemple : "une minute pour trouver un argument", ou préparer une "battle d'arguments". On peut aussi imaginer par la suite que les élèves préparent eux -mêmes des extraits à faire comparer à la classe. Rien n'est figé, tout reste ouvert.
Voilà donc cette toute petite expérience en mode "système D" présentée ici, sans aucune autre prétention que de la partager.